Retrait de sa garde rapprochée : Nangaa pris au piège de l’engagement politique

 Des éléments de la Police Nationale Congolaise qui étaient commis à la sécurité de l’ancien président de la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante) ont été retirés de la résidence du précité hier jeudi 23 mars 2023. Naturellement, Corneille Nangaa a crié à la violation flagrante de son droit d’être sécurisé en sa qualité d’ancien chef d’une institution de la République. Son conseiller juridique, Joseph Ilunga, a balancé un communiqué dans les médias et les réseaux sociaux, dans lequel il dénonce « la violation de son domicile et le déploiement illégal des forces utilisées dans le dessein évident de porter atteinte aux libertés fondamentales constitutionnellement garanties de Monsieur Corneille Nangaa et appelle les autorités judiciaires ainsi que militaires compétentes à garantir la sécurité de ce dernier ».
        Le même juriste a évoqué « la loi du 26 juillet 2018 portant statut d’anciens présidents de la République élus et fixant les avantages accordés aux anciens chefs des corps constitués », laquelle leur donne le « droit de bénéficier d’une garde commise à leur sécurité ».
        Accusée de verser dans l’arbitraire et le règlement des comptes, la Ceni, par la voix de son président, a fait remarquer que « la Ceni avait mis mis à la disposition de Corneille Nangaa et Norbert Basengezi, président et vice-président de l’ancien bureau, une sécurité qu’elle prenait en charge… Lorsqu’ils ont créé leurs partis politiques, j’ai personnellement appelé les deux pour leur dire que la Ceni ne peut plus les sécuriser. Un délai leur avait même été accordé pour qu’ils prennent d’autres dispositions. Raison pour laquelle ces éléments leur ont été retirés ».
        De l’avis de nombreux observateurs, Corneille Nangaa, en créant son parti politique, a volontairement rompu le pacte de neutralité lié à son statut. Par conséquent, il devrait assumer les conséquences de son engagement politique, qui délie la Ceni de l’obligation d’assurer sa sécurité après avoir quitté ses fonctions. On rappelle que selon la lettre et l’esprit de leur serment, les membres du bureau de cette institution d’appui à la démocratie sont astreints à la neutralité et à la réserve pendant comme après l’exercice de leurs fonctions. Manifestement, Corneille Nangaa a violé son propre serment en optant pour la carrière politique.

LP

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