Non-respect du cessez-le-feu au Nord-Kivu
Le M23 prisonnier de l’agenda de Kigali

Comme le pressentaient de nombreux Congolaises et Congolais, le mouvement terroriste M23 n’a pas respecté le cessez-le-feu auquel sa direction politique a prétendu avoir souscrit, après ses contacts, le 28 février, avec le président Joao Lourenço d’Angola, médiateur attitré de l’East African Community (EAC) et de l’ Union Africaine pour la mise en œuvre des résolutions des mini-sommets de Luanda, de
Nairobi, de Bujumbura et d’Addis-Abeba pour la paix et la sécurité dans la partie Est de la République Démocratique du Congo. L’ultimatum du mardi 07 mars 2013 est ainsi tombé caduc, comme d’autres avant.Il est clair, comme l’eau de roche, que cette force négative est totalement prisonnière de l’agenda de ses maitres basés à Kigali, foncièrement  acquis à l’idée de « l’annexion » de la province du Nord-Kivu par les armes.

        Comme pour distraire, pour la nième fois, l’opinion, le même mouvement rebelle a laissé ironiquement entendre, hier mardi 07 mars en début d’après-midi, avoir décidé de déposer les armes, avec comme préalable l’acceptation, par le pouvoir en place à Kinshasa, d’un «dialogue direct » avec sa direction politique.
        Personne, à Kinshasa comme au Nord-Kivu, n’accorde le moindre crédit à ce qui s’apparente à une plaisanterie de mauvais goût. Car ce mouvement rebelle s’est illustré, tout au long du dernier week-end et même les journées de lundi et mardi, par des attaques sans répit et des bombardements sur les positions des FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo), signant au passage de nombreux massacres des populations civiles. Les offensives du M23, naturellement repoussées par les troupes gouvernementales, visaient plusieurs localités des territoires de Rutshuru et Masisi.
        Les velléités belliqueuses du pouvoir de Kigali à l’égard de la RDC étant connues, Kinshasa devrait tout simplement prendre acte du fait que le Rwanda ne respectera aucune ligne des résolutions des mini-sommets de Luanda, de Nairobi, de Bujumbura et d’Addis-Abeba. Il n’y a plus à se faire d’illusion sur une dure réalité, à savoir que l’unique langage qui peut être entendu du côté de Kigali, c’est celui des armes. Cela suppose que Kinshasa devrait tirer, avec fermeté et objectivité, les leçons du refus des terroristes du M23 de déposer les armes et se préparer, dans un avenir immédiat, à défendre sa souveraineté et son intégrité territoriale par les armes. L’espoir d’un règlement pacifique de la crise sécuritaire dans la partie Est du pays s’étant totalement envolé, il n’y a pas d’autre alternative.

                        LP

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