Muyaya et Kazadi formels : «la RDC a le droit d’exiger le réexamen du Contrat chinois»

Après les conclusions de l’enquête de l’IGF (Inspection générale des finances) qui continuent d’alimenter les débats et susciter des réactions les plus diverses, tirées de l’enquête menée sur le Contrat chinois – cette Convention signée en 2008 entre la République Démocratique du Congo et la République Populaire de Chinois, dite convention d’investissement contre les mines, laquelle mettait en exergue les infrastructures à construire pour la RDC contre l’exploitation des minerais pour la Chine – s’est invitée au briefing de presse coanimé hier lundi par deux membres du gouvernement, à savoir le ministre des Finances et le ministre de la Communication et Médias.
Invités par les journalistes à dire un mot sur la réaction d’un diplomate chinois qui rejette en bloc les conclusions de l’enquête de l’IGF, au motif qu’elles ne reflètent pas la vérité, refusant de polémiquer avec le diplomate sur le dossier, laissant la primeur à la délibération en Conseil des ministres, les deux membres du gouvernement ont clairement soutenu que la RDC est dans son droit de réclamer le réexamen de tous contrats, toutes conventions où le gouvernement de la République estime qu’il n’y a pas assez de lumière. Et personne ne peut l’en empêcher, ont martelé Patrick Muyaya et Nicolas Kazadi.

Pour le porte-parole du gouvernement, le contrat n’a pas bénéficié à la RDC comme on l’espérait.
C’est ainsi que l’IGF a cherché à creuser avec des chiffres. «On ne peut pas nous empêcher de voir plus clair dans ce qui se faisait», a-t-il lâché.
Paraphrasant son collègue, le ministre des Finances a salué le travail réalisé par l’IGF, qui permet d’aller en profondeur avec des chiffres, lesquels aideront à bien mener des discussions, le moment venu, avec la partie chinoise. Tout en reconnaissant que la Chine et la RDC entretiennent de bonnes relations de coopération, Nicolas Kazadi renseigne qu’on a déjà annoncé à la partie chinoise qu’il y a des choses à revoir dans cette convention. «Maintenant qu’il y a des chiffres détaillés sur la table, nous allons discuter avec eux. La Chine reste un partenaire important pour la RDC. Nous n’avons pas envie de nous fâcher avec eux, mais nous avons le droit de défendre nos intérêts, notre vision, notre stratégie» a déclaré Nicolas Kazadi, avant d’ajouter «nous devons le dire : le contrat chinois aujourd’hui n’est pas à notre avantage.
Nous n’avons reçu que que moins d’un milliard USD d’investissement. Nous avons exonéré beaucoup de charges et taxes, mais ils ont généré beaucoup de recettes qui dépassent 10 milliards USD.
Au-delà de ce contrat d’investissement contre mines, il y a aujourd’hui un litige avec la Sicomines pour le super profit qui n’est pas concerné par les exonérations. Malheureusement, Sicomines ne veut pas payer les 200 millions qu’on lui réclame au titre de super profit. Elle doit les payer parce que cette taxe, cet impôt ne fait pas partie des impôts exonérés au titre de la convention».


2022 : une année rose pour les finances publiques

Abordant le thème du jour, à savoir «état des finances publiques en 2022, perspectives économiques et comportement du Franc congolais sur le marché de change», l’argentier national s’est félicité du bon csomportement des finances publiques durant l’exercice budgétaire passé, où on a noté un accroissement des recettes du trésor de plus de 24%.

Nicolas Kazadi, ministre des finances et Patrick Muyaya, ministre de la communication

Parlant de la dette publique, il a fait remarquer qu’en l’espace de 4 ans, l’encours a presque doublé, passant de 5,6 milliards milliards USD en 2019 à près de 10 milliards USD en 2022. Des chiffres ont été fournis pour éclairer la lanterne de l’opinion sur la question.
En ce qui concerne le paiement en mode d’urgence, lequel suscite des critiques, le ministre des Finances a dit que le gouvernement fournit beaucoup d’efforts pour respecter la procédure en la matière.
Toutefois, a-t-il souligné, ce mode de paiement existe et on l’applique en cas de nécessité mais cela ne doit pas dépasser la barre de 10%. A ce sujet, le gouvernement Sama Lukonde avait payé en mode d’urgence environ 7% en 2021. En 2022, on a légèrement dépassé la barre limite avec 11%. Il invite tout le monde, ministères et institutions, à fournir des efforts pour se conformer à la procédure en matière de paiement pour éviter au maximum le mode d’urgence.
Le taux de change reste bon, affirme l’argentier national. Car, en 2022, la dépréciation n’a même pas atteint 1% en moyenne annuelle. Pour l’année en cours, on a connu la dépréciation en janvier et on est occupé à la juguler.
Plusieurs autres préoccupations ont été soulevées. Mais, pour celles qui ne relèvaient directement du secteur des finances, le modérateur recommandait aux journalistes d’attendre le tour des ministres attitrés pour mieux être éclairés.

L.P

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