Perspectives heureuses du climat des affaires en RDC: Tshisekedi très préoccupé par les inquiétudes incessantes du patronat congolais

L’histoire retiendra que c’est la première fois que le président de la République a répondu à l’invitation lui lancée par la Fédération des entreprises du Congo, en même temps que tous les responsables des institutions républicaines, non pas seulement pour se faire présenter tous les ténors de toutes les branches du patronat congolais, jusqu’au niveau de leurs représentants dans les 26 provinces, mais pour se dire des vérités toutes crues sur l’environnement des affaires toujours englué dans une insécurité juridique et judiciaire persistante.
Dans une salle de « Fête parfaite » richement décorée pour cette rencontre exceptionnelle des échanges de vœux avec le chef de l’Etat, les organisateurs avaient validé un cocktail de meilleurs vins, grands crus, des spiritueux aux couleurs exceptionnelles, ainsi que des mets délicieux aux saveurs pétillantes que les meilleurs gastronomes de la ville avaient concoctés pour la circonstance.


Une cellule du climat des affaires opérationnelle à la Présidence de la république

Reconnaissant aux dirigeants de la FEC, pour la marque de confiance et d’attachement des entreprises du Congo aux institutions de notre pays, Félix Antoine Tshisekedi s’est réjoui de l’opportunité du secteur privé de lui exprimer directement ses préoccupations les plus légitimes. Mais auparavant, après avoir dévoilé sa vision économique, le président de la République a retracé les étapes de sa mise en œuvre, notamment par le renforcement du dialogue public-privé, et la meilleure orientation des réformes compatibles avec les préoccupations réelles des opérateurs économiques.
On peut noter à ce sujet, le lancement du Baromètre national du climat des affaires dont le premier rapport sera présenté au premier trimestre de cette année.
Vous pouvez compter sur moi, a martelé Félix Antoine Tshisekedi, avant de reconnaitre que les opérateurs économiques et investisseurs contribuent par leurs activités à la création d’emplois, des richesses, à la croissance économique de notre pays. Et par conséquent, au développement de la RDC, la seconde patrie pour les opérateurs économiques expatriés, et la mère-patrie pour les filles et fils du pays.

Le Président Felix Tshisekedi

Félix Antoine Tshisekedi a évoqué ensuite les tristes épisodes de la crise sanitaire de la Covid- 19 et la crise russo-ukrainienne et dont les conséquences dévastatrices des économies du monde entier ne sont plus à démontrer. S’agissant de la paix et de la sécurité menacées par l’agression injuste et barbare de notre pays par le Rwanda sous couvert du M23, il a invité les opérateurs économiques à poursuivre l’élan de solidarité avec le peuple congolais et les institutions de la république, mais aussi à ne pas perdre de vue que la croissance mise en exergue reste encore non inclusive et est fortement portée par le secteur minier. D’où il est impératif à ses yeux, de diversifier notre économie et de la rendre plus résiliente, afin de réduire sa vulnérabilité aux chocs extérieurs susceptibles d’éroder les perspectives de croissance économique à long terme.
Saluant le Plan national stratégique de développement, le président de la République s’est engagé pour le soutien à la diversification de notre économie dans les secteurs, tels que l’agriculture, l’industrialisation, les infrastructures et l’énergie, tout en insistant sur les réformes structurelles qui visent l’amélioration du cadre macro-économique dans son ensemble, le renforcement de la transparence et la bonne gouvernance, la solidité institutionnelle, afin de bâtir des institutions pérenne, et l’amélioration du climat des affaires. Tous révélateurs d’une dynamique de changement vers des horizons positifs.
Enfin, répondant aux inquiétudes du patronat congolais, Félix Antoine Tshisekedi a dévoilé quelques réformes, notamment celles touchant au développement aux Zones économiques spéciales et Parcs agro-industriels dans six zones économiques spéciales, le développement du secteur agricole, la mise en œuvre des projets visant la préservation de la biodiversité, des tourbières, ainsi que d’autres secteurs additionnels émetteurs tels que l’énergie, les déchets et le transport multimodal.
Il s’est également attardé sur le Programme de développement local des 145 territoires, le développement des projets intra-africains permettant l’accroissement des échanges commerciaux.
Il n’a pas douté que la collaboration entre ses services et le secteur privé a permis de décanter un certain nombre de problèmes majeurs liés au climat des affaires, mais demeure confiant que les quatre axes principaux de réformes portées sur l’amélioration du climat des affaires ont été alignés aux problématiques soulevées par le patronat congolais. Il s’agit du renforcement de la sécurité juridique et judiciaire des investissements, de la rationalisation des la fiscalité, de la facilitation de l’accès au crédit et de la simplification des procédures administratives.


Un cahier des charges qui résume le calvaire et le chemin de la croix du patronat

Dans un langage empreint de franchise, le président national de la FEC a évoqué le défi sécuritaire du fait de l’occupation d’une partie de notre territoire national par le M23 soutenu par le Rwanda, avant de lui rassurer de l’engagement sans concession de la communauté économique à lui, ainsi qu’à nos Forces armées, pour repousser les envahisseurs hors de nos frontières et amener la paix à nos concitoyens de l’Est si durement éprouvés depuis toutes ces années.
Quant au défi politique avec l’organisation d’importantes échéances électorales pour l’avenir de notre peuple, Albert Yuma a révélé que leur préoccupation en tant qu’organisation représentative du secteur privé, pour l’environnement économique dans lequel leurs entreprises évolueront pendant toute l’année 2023, est qu’il n’y ait pas immobilisme, et encore moins l’instabilité qui caractérise parfois ces périodes.
Déballant les difficultés et les obstacles à dépasser, Albert Yuma note que la tâche du président de la république, est d’une complexité infinie et ils en ont conscience. Il a relevé par contre de nombreux signes encourageants qui sont donnés de l’implication du gouvernement dans des politiques publiques ambitieuses pour le développement du pays. Mais malheureusement, après les annonces, l’exécution pèche souvent et trop d’annonces restent lettres mortes.

Albert Yuma, President de la FEC

Aidez-nous à vous aider par nos contributions dans vos missions, a plaidé le président national de la FEC, notamment par élargir la base fiscale, plutôt qu’à pressuriser les mêmes entreprises en favorisant indirectement l’informel. Et d’insister pour créer des PME qui fourniront les emplois qui manquent ans les villes. Aidez-nous à investir dans le centre du pays, a enfin insisté responsable numéro un du patronat congolais, pour développer l’agriculture locale, favoriser l’emploi rural, limiter l’exode rural plutôt que consommer nos réserves de change en importations coûteuses. Aidez-nous, a pour terminer plaidé Yuma Mulimbi, pour protéger nos industries naissantes, comme tous les pays du monde l’ont fait et le font encore aux stades premiers de leur développement.
C’est dans cette perspective qu’il espère que les fondamentaux du développement économique soient mis en place pour réduire le coût des facteurs et favoriser la création d’entreprises. C’est le cas des infrastructures de communication de qualité au sens large, une offre en énergie stable et accessible et un climat des affaires amélioré. Nos infrastructures physiques, aussi bien celles de transport que d’énergie, restent insuffisantes et sont de très mauvaise qualité. En matière, il a fait valoir qu’il n’est plus besoin de dire que les pays qui ont amélioré leurs stocks d’infrastructures ont connu un essor commercial et une croissance économique rapide. Cela est un défi existentiel pour notre pays qui a accumulé un grand retard. Il a relevé d’une part que nous continuerons à ne pas pouvoir développer d’industrie clef sur toute l’étendue du territoire et pour le peu qui existe à nos frontières, elles continueront à profiter à nos voisins qui parfois financent eux-mêmes les routes pour permettre une exportation facilitée de nos matières premières non transformées. Cela ne tient pas compte, de surcroît, du coût prohibitif de tout ce que nous devons importer, soit par les airs, la mer ou la route.
Entre autres dossiers qui tiennent au coeur des opérateurs économiques, il a épinglé le renforcement du partenariat public-privé, dans le cadre du port de Banana, la loi sur la sous-traitance, les tracasseries administratives, fiscales et douanières et l’insécurité juridique et judiciaire.
Albert Yuma a enfin encouragé les initiatives du chef de l’Etat de créer une chaine de valeurs de composants des véhicules électriques, à travers la création d’une usine de fabrication des batteries électriques, en insistant que cette chaine se fasse avec des entreprises locales et que par des mécanismes légaux puissent favoriser la participation progressive des nationaux dans l’actionnariat des usines de transformation.

J.R.T.

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