Début de la campagne de vaccination contre le choléra au Nord-Kivu

Face à la recrudescence de l’épidémie de choléra dans la province du Nord-Kivu, plus précisément dans le territoire de Nyiragongo, les autorités provinciales ont lancé la campagne de vaccination contre cette maladie afin de stopper la chaîne de contagion et mettre fin à cette épidémie ravageuse. La campagne est prévue du 25 au 30 janvier 2023.
C’est le gouverneur du Nord-Kivu, le lieutenant-général Constant Ndima, qui a donné le go de cette activité. Il a ainsi invité la population de la zone de santé de Nyiragongo et celle de Karisimbi, en particulier les déplacés de guerre à prendre part à cette vaste campagne de vaccination. On se rappelle que le territoire de Nyiragongo a accueilli depuis octobre dernier, des milliers de déplacés fuyant la guerre opposant l’armée nationale aux rebelles du M23.
« Chers compatriotes, habitant les zones de santé de Nyirangongo, Karisimbi et la communauté des déplacés internes, la campagne cible les communautés de déplacés internes et les familles d’accueil. A cet effet, pour pouvoir enrayer efficacement l’épidémie, il est crucial de renforcer les mesures de prévention de choléra dont la vaccination est l’un des éléments essentiels », a souligné le gouverneur- militaire dans son adresse.
Il faut noter que cette campagne de vaccination vise les enfants âgés d’une année qui gratuitement reçoivent une dose du vaccin oral afin de se protéger.
L’ autorité provinciale a également recommandé aux communautés des déplacés internes vivant à Nyirangongo et Karisimbi de maintenir une hygiène domestique et personnel essentielle.

Parmi ces mesures, il y a entre autres, le lavage des mains, la consommation de l’eau traitée ou bouillie, laver et cuire correctement les repas et les couvrir. Les équipes de vaccination passeront d’un ménage à un autre pour vacciner et sensibiliser sur l’importance de la vaccination contre le choléra dans les camps et sites.
Il sied de noter que l’épidémie de choléra a été déclarée officiellement dans les sites des déplacés basés à Nyirangongo depuis le 14 décembre dernier, à la suite de la promiscuité et des mauvaises conditions de vie. Mais c’est depuis octobre 2022 que le Nord-Kivu, dans le territoire de Nyiragongo, fait face à l’augmentation des cas des malades qui présentent la diarrhée, sans fièvre mais qui s’accompagne d’une perte abondante des liquides corporelles et parfois de vomissements.
Contexte
Tout a commencé avec les affrontements entre les rebelles du M23 et les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) en mars 2022, dans le territoire de Rutshuru, province du Nord-Kivu. Lesquels ont engendré des mouvements de populations vers les territoires de Lubero, Masisi, Rutshuru, Nyiragongo et la ville de Goma. Après plusieurs vagues de déplacements, la commission des mouvements des populations estime qu’au 06 décembre 2022, environ 450 857 déplacés internes de cette crise sont installés dans des centres collectifs (sites) ou des familles d’accueil.
Le territoire de Nyiragongo accueille 53% (240 579) de ces déplacés internes, dont 98% (235 111) dans des centres collectifs dont le plus important est à Kanyaruchynia. Ces déplacés vivent dans une forte promiscuité et des mauvaises conditions d’hygiène et assainissement, un accès très limité à l’eau potable aux latrines et aux services de santé. Ces conditions ont favorisé la flambée des cas de choléra déjà endémique dans les zones de santé de Nyiragongo et Karisimbi, et constituent un facteur de risque pour des d’autres centres collectifs.
En réponse à la crise M23, plusieurs acteurs sont déployés dans les zones affectées dont des partenaires santé, nutrition, eau-hygiène-assainissement, protection, gestion des camps, sécurité alimentaire, etc. sous la coordination de OCHA et des clusters.

Perside Diawaku

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