Tripaix/ Ndjili : doutes sur l’origine d’un incendie
survenu dans une pharmacie à Masina

Un tenancier de pharmacie du nom de Diansina poursuit son bailleur
Anaclet Wallyng pour défaut de prévoyance au Tribunal de Paix de Ndjili.
Cette affaire a été plaidée le mercredi 11 janvier 2023.
Prié d’ouvrir les « hostilités », le conseil du plaignant a soutenu que les faits s’étaient
déroulés le 18 décembre 2021 sur la rue Bumba 1, à Masina, dans la parcelle du prévenu. Leur
client qui preste dans une école de la Gombe a une pharmacie sur rue Bumba et rentre tard chez
lui. L’épouse de Diansina est souvent permanente à la pharmacie. Ce jour-là, a précisé le
principal avocat du plaignant, l’épouse de Diansina s’était pointée à la pharmacie le matin pour
quitter les lieux un peu plus tard. Le feu s’était déclaré dans la pharmacie à 14 heures.
Selon toujours ce juriste, des policiers dépêchés au lieu du sinistre avaient conclu que le
feu provenait du domicile du prévenu.
Le plafond et les médicaments avaient été consumés par le feu mais les étagères étaient
quasiment intactes. Le congélateur avait subi de légers dégâts.
Il se fait que l’épouse du prévenu était dans tous ses états peu après l’incendie, se roulant
par terre, tout en se demandant comment ils allaient réparer le préjudice subi par le plaignant.
Cet avocat a révélé aux juges que le prévenu avait approché leur client après l’incendie
pour un arrangement à l’amiable.

Mais le prévenu avait initié peu après une plainte contre leur client au Parquet, se
déchargeant sur le plaignant ou encore son.
De fil en aiguille, il en est venu à l’infraction de destruction même partielle d’un objet causé
par défaut de prévoyance et contenue dans l’article 109 du Code pénal.
Quant aux objets et sommes d’argent réduits en cendres, cet avocat a énuméré les
appareils cellulaires, les seaux en plastiques, 1300 dollars, 850 000 francs…
Et Wallyng avait déclaré au Parquet qu’il se trouvait dans sa boutique ce 18 décembre
2021 et avait perdu son congélateur et d’autres biens suite à cet incendie. Le prévenu avait
ajouté que le feu provenait de la pharmacie.
Cet avocat a sollicité des juges la condamnation du prévenu pour défaut de prévoyance et
des DI de l’ordre de 40000 dollars et 20000 autres dollars pour l’argent et les biens perdus.

Geste quotidien

Le conseil du prévenu a révélé aux juges que leur client avait conclu un contrat de bail avec
le plaignant en 2004 et les deux protagonistes vivaient en bons termes.
Le jour du sinistre, a noté le principal avocat de Wallyng, leur client était dans sa boutique.
La femme du plaignant, habituée à faire sa prière quotidienne à côté d’une bougie allumée,
a vait par mégarde causé cet incendie.
Le feu s’était propagé dans la parcelle et causé également d’énormes dégâts dans la
maison du prévenu.
Le plaignant avait décidé peu après cet incendie de ne plus payer le loyer de sa deuxième
pharmacie logée sur rue Bumba 1.
A en croire toujours ce juriste, le plaignant s’était illustré par des propos discourtois à
l’endroit de leur client et soutenait avoir tout perdu suite à sa négligence.
La plainte articulée par le prévenu au Parquet avait débouché sur l’interpellation du
plaignant qui avait mis la main à la poche pour obtenir une libération provisoire.
Ces événements avaient poussé le plaignant à initier une action au Tribunal de Paix de
Ndjili contre leur client, a ajouté ce juriste.
Son collègue l’a complété en déplorant la mauvaise foi de l’OPJ descendu sur les lieux et
qui se serait passé des personnes ayant vécu les faits et agi sous la dictée du plaignant.
Cet avocat a rappelé aux juges que les personnes interrogées avaient dit à l’unisson qu’il
n’y avait pas du courant dans le quartier le jour de l’incendie.
Il s’est demandé comment un feu peut endommager les médicaments et épargner les
étagères. Ce juriste a ajouté que l’accusation avait laissé entendre qu’elle ferait main basse sur la
parcelle de Bumba 1 pour compenser les pertes subies.
Au finish, la défense a sollicité des juges l’acquittement de leur client.
L’organe de la loi a dit que le doute persiste sur l’origine réelle du sinistre et rappelé
l’habitude de l’épouse du plaignant qui faisait sa prière quotidienne à côté d’une bougie.
Dans la foulée, il a demandé aux juges d’acquitter le prévenu.
Le juge président a clos les débats et pris l’affaire en délibéré pour se prononcer dans le
délai de la loi.

JPN

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *