L’Organisation des Nations Unies et ses partenaires ont lancé un appel à l’aide aux déplacés de la guerre opposant le M23 aux FARDC dans le Nord-Kivu. Il s’agit d’un appel de fonds de près de 50 millions de dollars américains visant à apporter assistance à plus de 390.000 personnes déplacées à la suite de ces affrontements qui durent depuis le mois de mars 2022.
« On compte apporter une aide alimentaire, des abris d’urgence, de l’eau, des installations sanitaires, des soins de santé, une éducation d’urgence et des services de protection. Nous comptons réunir les enfants non accompagnés avec leurs familles et assurer la prise en charge des victimes d’agressions sexuelles », a déclaré lundi António Guterres, Secrétaire général de l’ONU.
De son côté, OCHA indique que depuis mars 2022, la reprise des affrontements a déplacé plus de 390 000 personnes, principalement des femmes et des enfants. Ces personnes vivent dans des familles d’accueil ou dans des sites pour personnes déplacées dans les territoires de Rutshuru, Nyiragongo, Lubero, Masisi ainsi que dans la ville de Goma.
Des cas de choléra rapportés dans la zone de santé de Nyiragongo
Il a été enregistré des cas de choléra notamment dans la zone de santé de Nyiragongo où se trouve une forte concentration de sites des personnes déplacées. Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU affirme que Nyiragongo a notifié au moins 50 cas, dont deux décès en une semaine, du 21 au 27 novembre. Face à ces risques épidémiques en plein conflit, l’ONG Médecins sans Frontières a installé un centre de traitement de choléra à Munigi. Au moins 27 personnes y sont actuellement internées.
De son côté, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a fourni le 26 novembre dernier des médicaments à l’unité de traitement de choléra à Kanyaruchinya pour appuyer la prise en charge d’au moins 100 cas de choléra pour les trois prochains mois. Le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF), en partenariat avec la Croix Rouge congolaise, a renforcé ses interventions afin de réduire la transmission et endiguer sa propagation.
Le secteur chargé de l’eau et de l’assainissement intensifie également ses activités en fournissant de l’eau potable, assurant l’accès aux toilettes et un suivi de la situation dans les centres collectifs en particulier, où le plus grand nombre de cas sont signalés. Des brigades d’hygiène ont aussi été mises en place dans des
sites des déplacés, en vue d’y promouvoir l’hygiène.
Malgré les conditions difficiles, les humanitaires continuent d’apporter une assistance dans nombreux secteurs tels que la santé, la nutrition, etc. En raison des nouveaux besoins qui se sont créés à la suite du déplacement d’un important nombre de personnes, la mobilisation d’une assistance humanitaire urgente s’avère vitale. A noter que le plan trimestriel de réponse d’urgence pour la crise
actuelle dans les territoires de Nyiragongo, Lubero et Rutshuru est estimé à 77,5 millions de dollars pour fournir une aide à plus de 315.000 personnes, considérées comme les plus vulnérables. A ce jour, 49 millions de dollars restent à mobiliser, selon les Nations Unies.
Il faut souligner que l’Est de la RDC est en proie à l’insécurité depuis plus de trois décennies ainsi qu’aux violences des groupes armés.
Perside Diawaku