Embargo sur les armes : la RDC non concernée

Michel-Xavier Biang, qui a conduit une délégation du Conseil de Sécurité des Nations Unies hier mercredi 09 novembre 2022 au cabinet de travail du président du Sénat, le professeur Modeste Bahati Lukwebo, a tenu à tordre le coup aux spéculations relatives à l’embargo d’achat d’armes qui frapperait la République Démocratique du Congo depuis 2008. Le diplomate onusien, qui porte par ailleurs la double casquette de représentant permanent du Gabon auprès des Nations
Unies et de président du Comité des Sanctions du Conseil de Sécurité des Nations Unies, a martelé haut et fort que la Résolution 1807 laisse au gouvernement congolais la latitude d’acheter toutes les armes de son choix, des munitions, des avions de guerre, des équipements militaires et autres pour les besoins de sa défense nationale.
L’unique formalité à remplir par un éventuel fournisseur d’armes à la RDC, c’est de notifier le Conseil de Sécurité des Nations Unies de la transaction effectuée avec sa « cliente ». Selon Michel –Xavier Bieng, l’embargo sur les achats d’armes frappe exclusivement les groupes armés, car fichés comme des déstabilisateurs des Etats et des semeurs de l’insécurité auprès des populations civiles. Il est donc clair que depuis 2008, le gouvernement congolais a les mains libres pour renforcer les capacités logistiques des FARDC (Forces Armées de la
République Démocratique du Congo).

Bahati pour la création d’un Tribunal Pénal International sur le Congo
On apprend que lors de sa rencontre avec la délégation du Conseil de Sécurité en séjour à Kinshasa, le speaker de la chambre haute du Parlement, Modeste Bahati Lukwebo, a insisté spécialement sur la nécessité de création d’un Tribunal Pénal International sur le Congo, dont la mission principale consisterait à rechercher et engager des poursuites contre toutes les personnes présumées impliquées dans les massacres et atrocités commis sur le territoire congolais depuis les années ’90, d’autant que ce cycle de violences et de violations des droits humains se poursuit.
Le numéro un du Sénat a également échangé avec Michel-Xavier Biang autour du fameux Rapport Mapping des experts de l’Onu publié en 2010 et faisant état de plus de cinq millions de Congolais massacrés entre 1996 et 2003 à la suite de conflits armés. Selon Modeste Bahati, il s’agit d’un précieux outil de travail dont devraient se servir les Nations Unies pour actionner les mécanismes de sanctions contre les auteurs des crimes de guerre et crimes contre l’humanité en terres
congolaises.
On signale qu’hormis son passage au siège du Sénat, la délégation du Conseil de Sécurité des Nations Unies devrait s’entretenir avec plusieurs personnalités politiques et des animateurs des institutions de la République, de même qu’avec des acteurs de la société civile.

Kimp

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