Des automobilistes qui fréquentent la commune de Gombe sont désagréablement surpris, ces temps derniers, de voir leurs engins « enlevés », le plus souvent à leur insu, de leurs lieux de stationnement, par des véhicules estampillés « IB.N.N./Cars », conduits par des agents de la PCR (Police de Circulation Routière) et emportés, sans autre forme de forfait, vers la fourrière du Camp Lufungula. Et ici, une forte amende leur est imposée, soit 200.000 FC (équivalent 100 dollars
américains), sous l’infraction de « mauvais stationnement ». La victime est souvent alertée par des badauds, qui crient au « Kikalungu » – appellation vulgaire du fameux véhicule de « IB.N.N./Cars ». Hier mercredi 26 octobre 2022,
Michel Itabu Issa, professeur de son état et ancien journaliste, en a fait l’amère expérience au milieu de l’après-midi. Alors qu’il avait laissé sa jeep bien rangée au bord du boulevard du 30 juin, le temps de prendre un renseignement dans un immeuble d’à-côté, il était désagréablement surpris de se trouver devant un « vide ». Renseignement pris, il lui a été donné d’apprendre que le véhicule était saisi par des éléments de la PCR et conduit au Camp Lufungula.
Pärti en catastrophe vers le coin indiqué, il s’est entendu dire, par l’officier de permanence, qu’il était tombé sous l’infraction de « mauvais stationnement » et pour « libérer » sa jeep, il devait s’acquitter d’une amende de 200.000 FC (100 USD). Pendant qu’il protestait, il a constaté que la fourrière était pleine de véhicules en infractions et d’un nombre incalculable de victimes occupées à négocier le retrait de leurs « engins ». Après avoir payé sa caution, Michel Itabu était étonné de se voir remettre des reçus portant en-tête « IB.N.N. » et « Etat-Major PCR-KIN CENTRE ». A sa question de savoir ce que venait faire « IB.N.N » dans un dossier de la Police de Circulation Routière, il a reçu comme réponse que cette firme privée était en partenariat avec l’Hôtel de Ville de Kinshasa.
Vrai ou faux ? Il appartient au gouvernement provincial d’éclairer l’opinion. Où vont les recettes que produisent les amendes transactionnelles perçues par la « IB.N.N. » et la PCR
?
La question mérite d’être posée dans une ville sans « parkings » aménagés par
l’administration urbaine, où les automobilistes sont obligés de se débrouiller tout seuls pour parquer leurs véhicules sur les bords des routes, sous les arbres, sur les trottoirs réservés aux piétons, sur les bétons couvrant les caniveaux ou égouts.
L’autre question est de savoir sur quels textes légaux se fondent l’Hôtel de Ville, la
PCR et la firme « IB.N.N. » pour fixer à 200.000 FC (100 USD) les frais d’amende pour « mauvais stationnement » et « mise en fourrière ». Signalons au passage que le flou qui entoure cette opération fait monter la tension au Camp Lufungula entre les policiers et les victimes, à tel point qu’une implosion sociale est à craindre de la part des compatriotes sans « titres » ni « grades » qui ont la nette impression d’être rançonnés par une maffia organisée. Dossier à suivre.
LP