La question vaut la peine d’être posée au regard de ce qui s’apparente à des injonctions des autorités américaines à celles de la République Démocratique du Congo au sujet de l’exploitation des ressources naturelles congolaises. Précisément les hydrocarbures (blocs pétroliers et gaziers) et les minerais (lithium, uranium, cuivre, cobalt, coltan…)
En cette année 2022, on peut dire des Américains qu’ils sont passés à la vitesse supérieure, en accentuant la pression sur les RDCongolais pour éliminer de l’exploitation des hydrocarbures et des minerais la concurrence internationale, singulièrement chinoise, alors qu’ils y sont eux-mêmes depuis une centaine d’années pendant que la Chine, elle, n’y est formellement que depuis 2015 à la faveur du contrat sino-congolais. Soit 7 ans, si on tient compte de l’exploitation
assurée par Sicomines S.A., joint-venture constituée d’entreprises chinoises et de l’entreprise congolaise Gécamines.
Cette pression a commencé en 2007 à l’annonce même dudit contrat. Elle s’est aiguisée à l’avènement du Président Félix Tshisekedi en 2019 et continue à l’être à chaque passage à Kinshasad’un officiel américain de haut niveau, particulièrement en cette année 2022 consacrant le Cinquantenaire de la coopération sino-congolaise.
Il y a dans cette initiative une morale à devoir absolument mettre en exergue : quel que soit le poste frontalier par lequel passent les pourfendeurs du contrat sino-congolais à Kinshasa et ailleurs en provinces pour entrer ou sortir du pays, il y a l’incontournable présence chinoise, soit au travers des voies de communication à
emprunter, soit des installations d’accueil.
L’empreinte chinoise est évidente
C’est que, à la différence des partenaires dits traditionnels – pas tous heureusement – la Chine a véritablement aidé la RDC à rester debout pendant qu’ils ont déjà mis ce pays à l’article de la mort.
Mercredi 12 octobre 2022 à Fleuve Congo Hôtel, Kinshasa et Pékin se sont retrouvées, dans le cadre de la célébration du 50ème anniversaire de la coopération sino-congolaise.
Ne voulant pas en faire une activité festive –belle façon de rappeler la priorité au travail et non à la jouissance – les organisateurs ont opté plutôt pour une approche pédagogique avec quatre ateliers ayant chacun un thème et un sous-thème. Plusieurs responsables d’entreprises chinoises se sont exprimés soit en visioconférence, soit en présentiel.
L’objectif final était de faire démarrer le second Cinquantenaire (2022-2072) dans les conditions les meilleures.
L’ami, le vrai ami – c’est pareil dans toutes les civilisations et toutes les cultures au monde – est celui qui se tient aux côtés du sien en des moments difficiles.
Les épreuves que subit la RDC au cours de ces 30 dernières années doivent avoir blanchi les Congolais sous le harnais.
La Chine en a connu de pareilles. D’où l’assistance qu’elle ne cesse d’apporter au peuple congolais en tous lieux et en toutes circonstances, en escomptant évidemment la réciprocité.
Pour autant que le hasard n’existe pas, les Congolais sont en droit de se demander ce que serait devenu leur pays ces 20 dernières années si la Chine s’était désengagée, comme l’avaient réclamé certains partenaires. Il n’y aurait peut-être pas de grands boulevards de Kinshasa, ni barrages hydroélectriques de Busanga et de Zongo II, mais surtout, l’industrie minière aurait mis la clé sous le paillasson.
Les esprits avertis tireraient comme conclusion la disparition physique de la RDC en tant que Pays, Peuple, Etat et Nation qu’ils n’auraient pas tort.
Simon Mutombo/
journaliste indépendant