Assemblée Nationale : Motion contre le ministre Okende… les «Katumbistes» crient au complot

Selon des sources branchées sur le Palais du Peuple, siège du Parlement, une motion de défiance contre Chérubin Okende, ministre des Transports, Voies de Communications et de Désenclavement, a été formellement déposée, hier mercredi 12 octobre 2022, sur la table du président de l’Assemblée Nationale Christophe. C’estl’honorable Anicet Babanga Mpotiyola, un élu d’Inongo-ville, qui s’est chargé de cette formalité. Les signataires du document lui reprochent, comme principal grief, la mauvaise gestion des dossiers liés au non renouvellement des stocks des permis de conduire, à la faillite non annoncée de la compagnie nationale aérienne Congo Airways, présentement en manque de flotte, et aux balbutiements des projets « Transacademia » pour le transport des étudiants et Transco pour son extension en provinces. Il est fait également état d’abus dans la gestion de dossiers administratifs des cadres des entreprises et services sous sa tutelle.

Chérubin Okende est accusé de manque de maîtrise du secteur des transports, au motif que celui-ci accuserait de graves dysfonctionnements tant au niveau des routes, des eaux que des airs. La motion sus évoquée ayant recueilli plus d’une soixantaine de signatures – ce qui représente largement le minimum exigible de 50 (soit un dixième des députés nationaux sur les 500) – il ne resterait
au bureau de la chambre basse du Parlement que de la valider et décider de sa programmation pour un débat et vote en plénière.

Les « Katumbistes » crient au complot
Bien que les motions ( censure, défiance, information, incidentielle) fassent partie de la gamme des instruments des contrôles parlementaires, cadres et militants d’Ensemble pour la République, la plate-forme politique chère à Moïse Katumbi Chapwe, ancien gouverneur du Katanga, crient au complot. A les en croire, cette démarche qui vise à faire éjecter Chérubin Okende du gouvernement, serait en réalité un coup fourré contre l’Union Sacrée, le méga- regroupement
politique du Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi.
Ils soutiennent, dans leur rhétorique, que le ministre des Transports, Voies de Communications et de Désenclavement, hormis le dossier des permis de conduire, ne serait que l’humble exécutant des projets initiés par le Chef de l’Etat en personne pour la mobilité des étudiants du secteur public de l’enseignement supérieur et universitaire (Academia), la relance de Congo Airways (achat d’avions)
et de Transco (achat de bus).
Cela voudrait sous-entendre que désavouer Chérubin Okende, ce serait
remettre en cause la vision du Chef de l’Etat en personne dans le secteur des transports, un des moteurs du développement national. Les « Katumbistes » ne partagent pas le constat selon lequel leur chef de file, Moïse Katumbi, serait en train de prendre de plus en plus ses distances vis-à-vis du Président de la République, en prévision de la bataille pour la présidentielle, fin 2023. En dépit des flèches empoisonnées décochées par ses fidèles, dont Olivier Kamitatu, en direction du Président de la République et du gouvernement, ils soutiennent qu’ils seraient toujours de cœur et d’esprit avec l’Union Sacrée de la Nation.
Chérubin Okende va-t-il prendre, d’ici peu, le chemin de la célèbre « Réserve » de la République « inventée » par le Maréchal Mobutu, à l’image de Jean-Marie Kalumba, ancien ministre de l’Economie Nationale, frappé par une motion de défiance en mars 2022 ? Laissons le temps au temps pour fixer les esprits.

Le double jeu des «Katumbistes»
Mais dans le camp des signataires de la motion et de ceux qui la soutiennent au sein de l’hémicycle comme en dehors de celui-ci, on accuse Moïse Katumbi et ses partisans de se livrer à un jeu double. Tout en prétendant appartenir encore à l’Union Sacrée de la Nation, ils affichent des attitudes et tiennent des propos qui donnent l’impression qu’ils ne sont plus de cette famille politique. Plus l’on s’achemine vers les échéances électorales, davantage s’accumulent les critiques des « Katumbistes » contre le pouvoir en place. C’est comme si l’Ensemble pour la République n’était pas comptable du bilan de ses ministres, députés nationaux, sénateurs, mandataires publics et députés provinciaux évoluant sous le label de l’Union Sacrée de la
Nation.
LP

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *