Spoliation de la villa Likasi n°2 : Zoé Kabila pris la main dans le sac

Kinshasa s’est réveillée lundi avec la nouvelle faisant état des menaces de déguerpissement de Zoé Kabila de la Villa sise Likasi n°2 dans la commune de la Gombe, présentée comme une propriété légale du jeune frère du président de la République honoraire par ses avocats.
Ces derniers ont même brandi un tas de documents pour étayer leurs arguments et accuser le ministère de l’Urbanisme et Habitat, géré par Pius Muabilu.
Des investigations ont cependant permis de découvrir que c’est plutôt Zoé Kabila qui a entrepris de spolier le patrimoine de l’État, en s’attribuant, par de faux documents, cette maison réservée à l’Armée.

Contrairement à l’historique retracé par les avocats de Zoé Kabila, qui ne manque pas des moyens financiers nécessaires pour se construire des bureaux en ville, les documents officiels établissent que la Villa sise Likasi n°2 est effectivement un bien de l’État. Il s’agit des documents produits in tempore suspecto. Il s’agit, en premier lieu, de l’inventaire des immeubles du patrimoine de l’État dressé à l’époque par le ministère des Travaux publics, Aménagement du Territoire, Urbanisme et Habitat, et publié dans le Journal officiel daté du 1er novembre 2013, où la maison de l’avenue Likasi n°2 est reprise au nombre des unités de logements du quota de l’Armée. En 2013, le Régime Kabila est fort et Zoé Kabila parmi ses hommes puissants. Étonnant qu’il n’ait pas protesté contre l’inventaire pour faire valoir ses droits sur la Villa convoitée.
Il s’agit, en deuxième lieu, du répertoire réalisé 5 ans plus tard, soit en décembre 2018, par l’ancien ministre de l’Urbanisme et Habitat, le plus kabiliste, Joseph Kokonyangi. Ce thuriféraire de l’ancien régime avait, lui aussi, repris la villa Likasi dans le quota de l’Armée.
Rien que l’existence de ces deux documents pousse à s’interroger sur l’authenticité des titres de propriété exhibés par les avocats de Zoé Kabila, qui sont vraisemblablement dans le faux et usage de faux.
Triste que ce monsieur que certains ont tendance à faire passer pour un bon gestionnaire, après son passage aux commandes de la province du Tanganyika, se retrouve dans un dossier aussi sale que celui de la spoliation du patrimoine de l’État.
Pius Muabilu entreprend seulement de faire respecter la Loi, en se référant aux pièces valables lui léguées par ses prédécesseurs.
Avant Zoé Kabila, Pius Muabilu avait déjà réussi à déguerpir tour à tour Lambert Mende, She Okitundu et Omer Egwake , qui n’ont opposé aucune résistance, sachant tous qu’ils avaient préjudicié l’Etat.


ARRETE MINISTERIEL N°056/CAB/MIN-UH/2015 DU 12 DECEMBRE 2018 PORTANT REVISION PARTIELLE DE L’ARRETE MINISTERIEL N°0078/CAB/MIN-ATUH/2016 DU 12 NOVEMBRE 2016 PORTANT INVENTAIRE DU PATRIMOINE IMMOBILIER DU DOMAINE PRIVE DE L’ETAT DANS LA VILLE-PROVINCE DE KINSHASA

Le ministre de l’Urbanisme et Habitat,

Vu la Constitution de la République Démocratique du Congo, telle que modifiée par la Loi n°11/002 du 20 janvier 2011 portant révision de certaines dispositions de la Constitution du 18 février 2006, spécialement en son article 93 ;

Vu le Décret du 20 juin 1957 sur l’Urbanisme ;

Vu l’Ordonnance n°71-148 du 02 juillet 1974 portant mesures d’exécution de la Loi n°73-021 du 20 juillet 1973, telle que modifiée et complétée par la Loi n°80-008 du 08 juillet 1980 portant régime général des biens, régime foncier et immobilier et régime des sûretés
;

Vu l’Ordonnance n°88-023 bis du 07 mars 1988 portant création du Département de l’Urbanisme et de l’Habitat ;

Vu l’Ordonnance n°17/005 du 08 mai 2017 portant nomination desVice-Premiers Ministres, des Ministres d’Etat, des Ministres, des Ministres Délégués et des Vice-Ministres ; Vu l’Ordonnance n°17/024 du 10 juillet 2017 portant organisation et
fonctionnement du Gouvernemenrt, modalités pratiques de collaboration entre le Président de la Répuboique et le Gouvernement ainsi qu’entre les membres du Gouvernement ;

Vu l’Ordonnance n°17/025 du 10 juillet 2017 fixant les attributions des Ministères ;
Considérant qu’il est impérieux pour le Ministère de l’Urbanisme et Habitat de par ses attributions de protéger e de sécuriser le patrimoine immobilier du Domaine privé de l’Etat en procédant à des inventaires réguliers ; Sur proposition du Secrétaire Général à l’Urbanisme et Habitat ;

Vu l’urgence ;

ARRETE

Article 1er : Sont identifiés comme faisant partie du Patrimoine immobilier du Domaine privé de l’Etat dans la Ville-Province de Kinshasa, les villas, immeubles et résidences repris en annexe,

Article 2 : Sont abrogées toutes les dispositions antérieures contraires au présent arrêté.

Article 3 : Le Secrétaire Général à l’Urbanisme et Habitat et le Gouverneur de la Ville-Province de Kinshasa sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution du présent arrêté qui entre en vigueur à la date de sa signature.

Fait à Kinshasa, le 12 décembre 2018
Prof. Joseph KOKONYANGI WITANENE

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *