Soutien du Rwanda au M23 : Blinken remonte les bretelles à Kagame

S’agit-il de la lueur annonciatrice du retour de la paix tant attendue dans la partie orientale de la République Démocratique du Congo. Croisons les doigts ! Du moins, il est une évidence que les lignes sont en train de bouger au plan diplomatique. Le message de la RDC semble enfin être capté positivement aussi bien du côté des Nations unies que de celui des partenaires traditionnels du Congo démocratique, parmi lesquels comptent les Etats-unis d’Amérique.
Après avoir longtemps usé du langage diplomatique, qui ouvrait la voie à maintes interprétations, chacun tenant à servir sa religion, les USA ont finalement décidé d’opter pour un langage direct et clair approprié à la compréhension de tous. C’est à la faveur de la tournée qu’effectue, depuis le 2 août 2022, le Secrétaire d’Etat américain, Anthony Blinken, qu’on a constaté ce changement de langage dans le chef des officiels américains, particulièrement à l’étape de l’Afrique, sur la situation qui prévaut à l’Est de la RDC.
On rappelle en passant qu’Anthony Blinken a débuté sa tournée par l’Asie pour la boucler par l’Afrique. En Asie, il a visité deux pays, à savoir le Cambodge et les Philippines. Tandis qu’en Afrique, il en a visité trois, en l’occurrence l’Afrique du Sud, la République Démocratique du Congo, et le Rwanda.
En ce qui concerne particulièrement l’étape de la RDC et du Rwanda, deux pays voisins vivant actuellement sous haute tension due au soutien du Rwanda aux terroristes du M23 pour pérénniser la déstabilisation de la RDC dans sa partie orientale, le n°1 de la diplomatie américaine n’est pas allé par quatre chemins pour cracher des vérités qui étaient jusque-là du domaine des tabous, aux
dirigeants rwandais.
Tel qu’il avait fait savoir à Kinshasa, au cours de la conférence de presse coanimée avec son homologue congolais, Christophe Lutundula, le Secrétaire d’Etat américain n’a pas eu froid aux yeux pour dire au président rwandais, Paul Kagame, que « le Rwanda continue de soutenir le groupe rebelle M23, et possède ses propres forces en RDC », avant de poursuivre : «Tout soutien des groupes armés en RDC met en danger les communautés locales et la stabilité de la région. Et chaque pays de la région doit respecter l’intégralité territoriale des autres. Les
USA ont le même message pour tous les pays de la région ».
Comme on peut le constater, Washington semble avoir définitivement
levé l’option de mettre fin à la récréation qui a trop duré. En s’exprimant dans un langage clair, sans ambages, Washington lâche Rwanda face à la communauté internationale. Et Kigali ne saura plus entretenir le flou, en se cachant derrière les groupes armés, dont bon nombre relevait de sa création, dans le but de maintenir l’insécurité à l’Est de la RDC et profiter ainsi de diverses ressources de son sol et son sous-sol.
La mise en garde des USA concerne également tous les voisins de la RDC qui s’adonnaient au jeu malsain de soutenir les groupes armés.
Il faut reconnaître que, si on en est arrivé là, c’est grâce d’abord à la mobilisation populaire. Les Congolais, de l’Est à l’Ouest, du Nord au Sud, tout comme ceux de la diaspora, se sont mobilisés ces derniers temps pour dénoncer la duplicité de la communauté internationale dans l’insécurité qui règne depuis des décenniés dans la partie orientale de leur pays. Face à leur détermination exprimée à travers des marches pacifiques, sit-in et autres déclarations, l’Onu a dû reconnaître clairement, pour la première fois, l’implication directe du Rwanda dans la déstabilisation de la RDC. En dehors de son soutien avéré au M23, le Rwanda a ses propres troupes sur le sol congolais, peut-on lire dans le dernier rapport onusien sur la situation en RDC. Sans les citer, les autres pays limitrophes
impliqués dans la déstabilisation de la RDC ont également reçu la mise
en garde, comme l’a déclaré Anthony Blinken lors de son passage à
Kigali.
Dom

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