RDC-Rwanda : les USA pour les schémas de Nairobi et de Luanda

Comme annoncé, le Secrétaire d’Etat américain Anthony Blinken a effectivement foulé le sol de la République Démocratique du Congo, hier mardi 9 août sous le coup de 14h25 locales, par l’aéroport international de Ndjili.
Accueilli à sa descente d’avion par le Vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Christophe Lutundula Apala, il a pris la direction du Mont-Ngaliema, où le Président congolais, Félix Antoine Tshisekedi l’attendait, dans sa nouvelle résidence rénovée.

Après la poignée des mains bien chaleureuse suivie d’une petite pause dans la paillote pour permettre aux cameramen de plusieurs médias ayant effectué le déplacement de la Cité de l’Union Africaine de couvrir l’événement, les deux personnalités se sont retirées pour un tête-à-tête qui a duré une heure. Puis, les deux délégations, congolaise et américaine, ont pris le relais, avant que les chefs des délégations à savoir Anthony Blinken pour la partie américaine et
Christophe Lutundula pour la congolaise, n’animent conjointement une conférence de presse, devant une quarantaine de journalistes américains et congolais, pour faire l’économie de l’entretien qu’ils venaient d’avoir.
Placée sous la modération du directeur de la communication présidentielle adjoint, Jean-Pierre Wafuana, cette conférence de presse a connu trois parties. Le chef de la diplomatie congolaise était le premier à prendre la parole pour faire l’économie de l’entretien entre les deux délégations, son homologue américain a pris le relais pour le même exercice, puis les deux se sont soumis au rituel des questions et réponses des journalistes.
Le ministre des Affaires étrangères a d’abord exprimé ses remerciements à son homologue américain pour avoir tenu parole, en répondant à l’invitation qui lui avait été adressée, pour la première fois en septembre 2021, par le Chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi, puis réitérée il y a deux mois par lui-même lors de son voyage aux Etats-unis, pour défendre le dossier du Congo auprès des
Nations unies. Ce qui est un signe de respect de la parole donnée et de la considération envers l’autre.
Rappelant que l’amitié entre la RDC et les USA est de longue date et qu’on est en train de la rechauffer, Christophe Lutundula a dévoilé les points sur lesquels l’échange entre les deux parties a porté, à savoir : la défense et sécurité avec en filigrane la situation sécuritaire à l’Est de la RDC et la coopération militaire entre
Kinshasa et Washington ; l’économie et les finances ; l’exploitation des ressources naturelles, notamment l’industrie extrative ; l’environnement ; les mines ; et la démocratie.
L’échange s’est déroulé en toute convivialité, a rassuré le vice-premier ministre congolais en charge des Affaires étrangères, reconnaissant toutefois qu’il reste à mettre en oeuvre ce qu’on a conclu pour le bien des peuples congolais et américain. La RDC est prête à honorer ses engagements, et espère sans crainte que la partie américaine ferait de même.
A son tour, Anthony Blinken, se livrant au même exercice à l’intention de la partie américaine, est entré tout droit dans le vif des préoccupations des journalistes avant la phase des questions-réponses.
Parlant de la situation qui prévaut à l’Est de la RDC, il a affirmé que les USA tiennent à la préservation de l’intégrité territoriale de la République Démocratique du Congo. Pour cela, ils s’incrivent et soutiennent les initiatives régionales, en l’occurrence de Nairobi et de Luanda, en vue de mettre définitivement fin à la violence dans cette partie de l’Afrique et permettre le retour d’une paix définitive.
A la troisième étape, il y a eu 4 questions en raison de 2 pour chaque partie.
A la question de la presse américaine de savoir si le soutien du Rwanda à la déstabilisation de la RDC a été évoqué lors des échanges, et s’il comptait évoquer la question avec le président rwandais lors de sa visite à Kigali, Anthony Blinken a déclaré : «On est en train de tourner le dos à cette question». Avant de renchérir qu’il est en train de se rendre au Rwanda où il évoquera la question avec le
président Paul Kagame. «Nous sommes préoccupés par le dernier rapport de l’Onu, et nous allons nous impliquer pour le retour de la paix en RDC, afin d’éviter tout enlisement dans la région», a dit le Secrétaire d’Etat américain avant d’indiquer : de la même façon que nous plaidons pour l’Ukraine, l’intégrité de chaque pays doit être préservée «Chaque pays doit respecter les frontières de ses voisins».
A son tour, Christophe Lutundula, répondant à la question relative à l’exploitation des blocs pétroliers, qui suscite la crainte de certaines ongs, a fait savoir que la RDC ne vend pas ses blocs, et réaffirmé le respect des engagements pris dans le cadre de la protection de l’écosystème. Les parties ont eu le même entendement sur la question. C’est ainsi qu’on a convenu de la mise en place d’un
groupe de travail afin d’étudier comment exploiter ces ressources pour répondre aux besoins de la population congolaise, sans détruire l’environnement, comme ça se passe partout à travers le monde. Pour la même question, rappelant que la RDC est un pays-solution en matière de l’environnement. Toutefois, a-t-il reconnu, le pays a le droit de jouir de ses ressources en vue d’impulser le développement
national. Raison pour laquelle on a décidé de la création d’un groupe de travail pour étudier les mécanismes appropriés pour le faire en préservant l’environnement.
Dom

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