Plus d’une semaine après ses meetings à Goma (vendredi 15 juillet) et à Bukavu (samedi 16 juillet), au cours desquels il avait fait un constat d’échec de la Monusco dans sa mission de protection des civils et sensibilisé ses compatriotes de l’Est de la République sur l’impératif de l’auto prise en charge de leur sécurité et de
l’enrôlement massif des jeunes sous le drapeau en vue de défendre la patrie, des manifestations hostiles à la mission onusienne se sont produites dans ces deux villes, le lundi 25 et le mardi 26 juillet 2022. Au lieu de décrypter correctement le ras-le-bol non seulement des populations du Nord et du Sud-Kivu mais aussi de l’ensemble des Congolaises et Congolais face à l’aveu d’impuissance des Casques bleus face aux forces négatives, certaines officines politiques ont vite
trouvé en Modeste Bahati l’allumeur de la mèche qui a enflammé Goma, Butembo, Beni, Bukavu, Uvira, etc.
Compte tenu de l’amalgame fait entre son message et les dérapages enregistrés lors des manifestations contre la Monusco, le président du Sénat, qui porte également la casquette d’ »Autorité morale » de l’AFDC-A (Alliance des Forces Démocratiques du Congo et Alliés), est monté au créneau, hier mercredi 27 juillet, pour repréciser sa pensée, dans les termes ci-après : « Lors de mon passage à Bukavu et à Goma, dans les provinces du Sud-Kivu et du Nord-Kivu, en marge de mes vacances parlementaires, en tant qu’élu, je me suis adressé à la
population pour demander à ce que la jeunesse puisse s’enrôler dans les forces armées en vue de défendre la patrie, en vue de défendre notre pays, en vue de défendre les innocents qui sont çà et là tués suite à l’agression et à la guerre qui nous est faite injustement.
Mais j’ai constaté que certains politiciens, certains opportunistes, tentent de sortir mes propos de leur contexte en m’attribuant une quelconque responsabilité dans ce qui se passe actuellement. Mais je dois dire ici sincèrement qu’en tant qu’homme de paix – et tout le monde le sait – en ma qualité de sénateur, j’appelle à l’apaisement, au calme. Et je condamne fermement toute violence, d’où qu’elle
vienne.
J’interdis également à tous les membres de notre parti et regroupement politique AFDC et Alliés, à tous ceux qui me sont proches, de s’attaquer, sous quelque forme que ce soit, au patrimoine et au personnel des Nations Unies. Je condamne également les tueries qui se produisent en ce moment à la suite de la manifestation des citoyennes et citoyens congolais, manifestation du reste autorisée par la Constitution. Mais nous insistons sur le fait qu’il faut éviter
toute destruction, toute brutalité. On peut s’exprimer mais pas nécessairement causer des dégâts humains ou matériels.
Voilà pourquoi j’ai tenu à m’adresser en tout cas à notre peuple, où qu’il soit. Ce n’est pas seulement pour le Sud-Kivu et le Nord-Kivu ou l’Ituri mais pour l’ensemble des Congolais, qui ont soif de goûter à la paix et à la stabilité, qui défendent mordicus l’intégrité de notre territoire. Nous disons que tout cela doit se faire dans le calme. Voilà pourquoi j’ai tenu à apporter cette précision parce que j’ai senti qu’il avait des récupérations politiciennes…».
Kimp