L’Angola étant en deuil : la Commission mixte RDC-Rwanda renvoyée au 26 juillet

Sauf imprévu, la Commission mixte RDC-Rwanda, « exhumée » lors de la Tripartite Lourenço – Tshisekedi –Kagame tenue à Luanda le mercredi 06 juillet 2022, laquelle devait se réunir ce mardi 12 juillet, a été renvoyée au mercredi 27 juillet. Ce report est consécutif au deuil national qui frappe l’ Angola suite au décès, le vendredi 08 juillet 2022, de l’ancien président de ce pays, Eduardo Dos Santos, qui fut à sa tête de 1979 (année de la mort de son prédécesseur Agostino Neto) à
2017.
Selon la « feuille de route » adoptée par les trois présidents lors de leur rencontre de Luanda, cette « Commission mixte » devrait notamment définir les modalités de « normalisation des relations diplomatiques » entre Kinshasa et Kigali, qui se sont fortement dégradées depuis l’agression de la RDC par le Rwanda, sous couvert du mouvement terroriste M23.
Les parties congolaise et rwandaise devraient également finaliser les modalités du cessez-le-feu et le retrait immédiat et inconditionnel de la coalition RDF/M23 des positions qu’elle occupe dans la partie Est du territoire congolais, dont la localité de Bunagana, dans la province du Nord-Kivu. Sur la table des négociations devraient également émerger le dossier du rapatriement des réfugiés rwandais et autres dans leurs pays d’origine, ainsi que celui de l’interdiction
d’exploitation des ressources naturelles congolaises sans l’aval du gouvernement.

Sons discordants autour de la « Feuille de route de Luanda »
Selon les officiels congolais, la « Feuille de route de Luanda », acceptée par la RDC et le Rwanda, sous la médiation du président angolais Joao Lourenço, comporte, entre autres préalables à remplir en vue de parvenir à une « désescalade » effective entre les deux pays, la cessation immédiate des hostilités ainsi que l’abandon par les éléments de l’armée rwandaise et du M23, des positions qu’ils occupent sur la ligne de front, dans la province du Nord-Kivu, sans oublier le
rapatriement des réfugiés rwandais chez eux et le respect de la souveraineté de la RDC sur ses ressources naturelles.
Curieusement, les autorités rwandaises ont une autre lecture de la « Feuille de route de Luanda ». Selon elles, le document n’aurait jamais été adopté formellement par les parties congolaise et rwandaise, et qu’aucune ligne ne ferait état de la cessation immédiate des hostilités ni du retrait immédiat et sans condition du M23 de la ligne de front. Selon la version répandue du côté de Kigali, la Tripartite aurait recommandé au gouvernement congolais de négocier avec le M23, dans le cadre du « Conclave de Nairobi ». A en croire la version rwandaise toujours, le M23 aurait comme soutien militaire l’Ouganda, puisque ce mouvement a établi « sa base opérationnelle » sur le sol ougandais, non loin de la frontière congolaise, depuis les affrontements de 2012 avec l’armée congolaise.
Niant toute implication dans le nouveau feuilleton d’insécurité qui secoue l’Est de la RDC, le régime de Kigali parle d’un conflit armé congolo-congolais, à régler entre le gouvernement de Kinshasa et « sa rébellion ».
Au regard du langage de sourds qui s’est engagé entre Kinshasa et Kigali au lendemain de la Tripartite de Luanda, nombre d’observateurs congolais craignent que la Commission mixte RDC-Rwanda n’accouche d’une souris.
Kimp

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